Les colloques jeunes chercheurs sont l'occasion pour les étudiants gradués et les stagiaires post-doctoraux de mettre en valeur et d'exposer leurs recherches.
Description de l'événement
La Société de Philosophie Analytique (SoPhA) organise, conjointement avec l’Université de Neuchâtel, une rencontre de jeunes chercheurs sur les thèmes de la métaéthique et de la métamétaphysique, qui aura lieu du 1er au 3 mars 2014 à Ovronnaz (Suisse). Plus précisément, les conférences ont lieu à l'hôtel Thermalp Ovronnaz (
http://thermalp.ch).
Tous peuvent assister au colloque sans frais.
L’éthique et la métaphysique sont deux des grandes disciplines qui définissent la philosophie. La métaéthique et la métamétaphysique réfléchissent sur la nature des objets, sur les outils et sur la méthodologie des disciplines associées – l’éthique dans le premier cas, et la métaphysique dans le second cas – ainsi que sur le sens des questions qu’elles se posent et sur leur capacité à y répondre. Si l’éthique et la métaphysique ont depuis toujours été des disciplines philosophiques « officielles », les réflexions « méta » associées constituent depuis peu des disciplines à part entière. Ces disciplines « méta » ont beaucoup en commun, et ont beaucoup à gagner à interagir.
La métaéthique en quelques lignes:
La métaéthique consiste en l'étude des présupposés épistémologiques, métaphysiques ou sémantiques de l'éthique, ainsi que de ses conditions nécessaires. Il s'agit d'une étude des fondements de l'éthique, visant à clarifier les conditions dans lesquelles l'éthique est possible et comment elle est définie.
La métamétaphysique en quelques lignes:
De la même façon, la métamétaphysique consiste en l'étude des présupposés de la métaphysique, des conditions dans lesquelles cette discipline est possible et comment en définir les termes. Il s'agit d'une étude des enjeux, des fondements et des problèmes liés au discours métaphysique.
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Conférenciers invités
Les conférenciers invités seront Andrea Bottani, professeur à l'Université de Bergamo (Italie), ainsi que Sarah Stroud, professeure à l'Université McGill (Montréal, Canada)
Andrea Bottani (Université de Bergamo, Italie)
"He mainly works in the area of Analytic Philosophy. His primary research and teaching areas are Ontology, Metaphysics, Philosophy of Language and Philosophy of Logics. His recent interests are especially in the theory of persistence and change, in the metaphysics of time, in personal identity and in some topics of applied ontology (particularly on intellectual property)" (CV court disponible
sur cette page).
Publications récentes:
- A. Bottani, ‘Reason and Metaphysics’, in C. Amoretti e N. Vassallo (a cura di) Reason and
Rationality, Ontos Verlag, Frankfurt, 2012, pp.219-240
- A. Bottani, ‘Two Problems for Resemblance Nominalism”, in A. Reboul (ed.) Philosophical
Papers dedicated to Kevin Mulligan, Université de Genève, Faculté de Lettres, Département de
Philosophie (Online) 2012
- A. Bottani, ‘Intellectual Property as a Kind of Metaproperty’, The Monist: an International
Journal of General Philosophical Inquiry, vol. 93 no. 3, (2010), pp. 397-416
Sarah Stroud (Université McGill, Canada)
"Mes recherches portent sur la théorie morale contemporaine. Je m’intéresse en particulier aux contrastes entre le conséquentialisme et les théories déontologistes, au réalisme moral, à la faiblesse de la volonté et à la nature de la rationalité pratique, à la nature du raisonnement moral et à la question du rôle et de la forme des principes généraux qui semblent en faire partie. Je travaille également sur le lien entre la moralité et les raisons pratiques et, enfin, sur la partialité que je considère comme un élément important de la psychologie morale dans plusieurs types de relations entre les gens, mais dont le rôle en théorie morale demeure contesté" (plus d'informations
sur cette page).
Publications récentes:
- S. Stroud. “Unsettling Subjectivism About Value,” in Jason Bridges, Niko Kolodny, and Wai-hung Wong,eds., The Possibility of Philosophical Understanding (New York: Oxford University Press, 2011), pp. 249-270, Ontos Verlag, Frankfurt, 2012, pp. 219-240
- S. Stroud. “Acts of Will,” critical study of Richard Holton, Willing, Wanting, Waiting, The Philosophical Quarterly 61 (2011), pp. 851-855
- S. Stroud. “Permissible Partiality, Projects, and Plural Agency,” in Brian Feltham and John Cottingham, eds., Partiality and Impartiality: Morality, Special Relationships and the Wider World (Oxford: Oxford University Press, 2010), pp. 131-149
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Programmation de l'événement
Le programme du colloque est disponible en format .pdf
sur cette page.
Vous trouverez dans cette section un résumé des conférences organisées par la SoPhA.
"Invariance quantificationnelle et réalisme", par Anne-Marie Boisvert - UQAM
Mon but dans cette communication sera d’exposer les grandes lignes suivant lesquelles une possible défense du réalisme métaphysique pourrait se déployer. Plus précisément, l’argument putnamien de la théorie des modèles demeurant à mon sens l’argument le plus puissant encore à ce jour contre le réalisme métaphysique, je voudrais considérer jusqu’à quel point la thèse « d’invariance quantificationnelle » telle qu’elle est défendue actuellement en métamétaphysique (notamment par Theodor Sider) peut être utilisée avec succès pour contrer ledit argument.
"Quelle logique pour la métaphysique? Contre la liberté existentielle", par Eric Guindon - Yale University
Je considère la question méthodologique 'Quelle logique devrions-nous utiliser pour élaborer une théorie métaphysique?' La possibilité que cette logique soit non-classique -- par exemple, quelle soit paracomplète, paraconsistante ou libre (free logic) -- doit être étudiée sérieusement. On reproche souvent à de telles logiques d'être trop faibles pour soutenir un niveau acceptable de raisonnement scientifique. Je propose d'abord une stratégie pour répondre à ce type d'objection. Je démontre ensuite que bien que la stratégie semble prometteuse dans certains cas, notamment dans le cas de logiques paracomplètes, elle ne peut être adaptée à une logique, comme la logique libre, qui impose des restrictions sur les règles d'inférence qui gouvernent la généralisation existentielle ou la spécification universelle.
"Sémantique formelle et engagement ontologique", par Thibaut Giraud - Institut Jean Nicod, école doctorale de l'EHESS
Je montrerai en premier lieu comment et pourquoi la sémantique formelle peut être employée comme un outil pour déterminer l’engagement ontologique d’une théorie. (Je soutiendrai d'une part que la sémantique doit être prise au sérieux comme décrivant la vérifaction des formules du langage, d'autre part que les engagements ontologiques d’une théorie sont ses vérifacteurs.) Je définirai ensuite la notion de cadre ontologique : il s’agit d’une structure ensembliste telle que toute sémantique construite à partir de cette structure aura un certain engagement ontologique déterminé à l’avance. J’exposerai trois différents cadres : un cadre nominaliste, un cadre armstrongien et un cadre platonicien. Enfin je construirai à partir de ces trois cadres trois différentes sémantiques pour la logique du premier ordre.
"Réalisme modal et l'existence du monde extérieur - la métamétaphysique comme stratégie métaphysique", par Olof Söderlind - Université Paris-1
Le réalisme modal de David Lewis est souvent considéré comme une position très radicale, voire intenable – il a, par exemple, été traité de « extreme modal realism » (Stalnaker), ou de « mad-dog modal realism » (Lycan) –, mais pourquoi ? Je vais proposer que le réalisme modal est, parfois, mal compris car il est non seulement une métaphysique, mais aussi une métamétaphysique : il est non seulement une nouvelle réponse à une vieille question, mais aussi, et surtout, une nouvelle façon d'aborder cette question.
"Sources, raisons et exigences", par Bruno Guindon - Mcgill University
Il existe de nombreuses sources d’exigences. Certaines de ces exigences semblent être normatives dans la mesure qu'elles impliquent des affirmations concernant ce que nous devrions croire, avoir l’intention de faire, désirer, valoriser, ressentir, etc. Les exigences morales sont parmi les meilleures candidates. Si la morale exige que l’on tienne notre promesse, il semble que nous devrions – ou, à tout le moins, que nous avons une raison de – tenir notre promesse. Cependant, ce n’est pas toutes exigences qui sont normatives en ce sens. Le catholicisme, par exemple, exige que l’on assiste à la messe chaque dimanche. Il ne s'ensuit pas pour autant que nous devrions assister à la messe chaque dimanche. Pourquoi cela? Pourquoi certaines sources d’exigences sont-elles normatives en ce sens, mais pas d’autres? Le but de cette présentation est d’essayer de répondre à cette question.
"Les normes catégoriques sont-elles nécessairement indépendantes de l'esprit? Le cas des normes épistémiques", par Charles Côté-Bouchard - King's College
Nous portons constamment des jugements sur ce que nous devrions croire d’un point de vue épistémique. De plus, nous tenons ordinairement pour acquis un type d’objectivisme selon lequel certains de ces jugements sont vrais. Je montrerai d’abord que deux caractéristiques essentielles de la normativité épistémique et de l’état de croyance créent chacune un obstacle majeur à l’établissement d’une méta-épistémologie objectiviste. Ces caractéristiques sont, d’une part, la catégoricité des devoirs épistémiques et de l’autre, le caractère involontaire de nos croyances. Étant donné certaines prémisses en apparence plausibles, ces caractéristiques mènent toutes deux à une théorie de l’erreur selon laquelle nos jugements épistémiques sont tous faux. Je proposerai ensuite une manière de franchir ces obstacles en soumettant une hypothèse quant à la source de la norme épistémique fondamentale. Si elle est correcte, cette hypothèse permet de sauvegarder l’objectivisme épistémique sans abandonner la catégoricité des devoirs épistémiques et l’involontarisme doxastique.
"Le constructivisme humien et l’analyse sémantique des jugements normatifs", par David Rocheleau-Houle - York University
Sharon Street, en défendant le constructivisme humien, soutient ce qu’elle appelle une conception des raisons normatives où ces dernières dépendent des attitudes des agents. Les raisons normatives sont dites dépendantes des attitudes au sens où c’est parce qu’un agent a certaines attitudes qu’il a des raisons d’agir. Dans cette communication, j’analyserai les possibilités offertes à Street quant à l’analyse sémantique des jugements normatifs, où ceux-ci expriment des raisons d’agir. Ma communication se divisera en deux parties. Dans la première, j’expliquerai la conception des jugements normatifs proposée par Street pour ensuite défendre que celle-ci fait face aux mêmes difficultés sémantiques que les théories expressivistes. Pour répondre à ces difficultés, j’explorerai ensuite la possibilité de recourir à la théorie néo-expressiviste telle que proposée par Dorit Bar-On et Matthew Chrisman et ainsi évaluer la possibilité de contourner les difficultés sémantiques liées aux conceptions des raisons normatives où celles-ci dépendent des attitudes des agents.
"Externalist Semantics for Moral Relativists", par Sanna Hirvonen - University College, London
Moral relativism holds that moral properties are relations between actions and moral perspectives. Hence, the only moral truths there are are truths of the form “A is F relative to M”. However, we don't use moral expressions as if they were relational expressions. Given our conceptual commitments to the objectivity of morality, relativism has been rejected as a theory of what moral expressions mean. However, that meaning depends on our concepts presupposes internalist commitments which may be rejected.
In my talk I argue for externalist semantics for moral language. Moral judgments track relations between actions and moral perspectives and therefore moral expressions refer to those relations. However, conceptually we treat moral judgments as being true absolutely. Unlike traditional forms of subjectivism, the view allows for moral judgments to be true while still making sense of why we have moral disagreements.
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